Aux rêves nous irons, sans la vie nous espèrerons - RP Alone [APRES MORT DE COEUR DE CHIMÈRE]
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« Corbeau Blanc »
❝ Guérisseur du Clan de la Lune ❞
Δ Messages : 49 Δ Date d'inscription : 20/04/2014 Δ Age : 25
Sujet: Aux rêves nous irons, sans la vie nous espèrerons - RP Alone [APRES MORT DE COEUR DE CHIMÈRE] Lun 9 Fév - 19:41
La solitude guidera mes pas, aussi loin que le soleil se lèvera
RP Privé.
C
ela faisait deux jours maintenant que Cœur de Chimère l'avait quitté. Deux jours déjà de solitude. Deux jours sans réconfort. Deux jours sans espoir. Sa dépouille avait été portée non loin du campement. Tous les félins du Clan avaient pleuré sa perte. Sa mort avait été un déchirement, d'autant plus que les Clans étaient faibles et le Clan des Étoiles les abandonnaient tous, les uns après les autres. D'ailleurs, en se rendant à la Grotte des Rêves, Nuage Blanc avait très peu d'espoir d'y trouver quelconque signe de vie. En se levant, tôt à l'aube, il avait trouvé le Clan encore endormi. Seuls quelques minces gémissements lui parvint de la pouponnière. La veille, Étoile d'Hiver lui avait proposé de se faire accompagner, mais notre apprenti avait préféré refuser. Malgré sa cécité, il savait s'y retrouver sans peine, et ses pattes le porterait instinctivement jusqu'à la Grotte Magique. À son départ, il avait croisé son frère, Cri du Loup qui menait la patrouille matinale avec tristesse. Nuage Blanc n'échangea aucun mot avec celui-ci. Il faut dire, que depuis qu'ils étaient apprenti, il s'était fortement éloigné de sa fratrie, et son handicap n'arrangeait rien. Il effrayait plus qu'il rassurait, il éloignait plus qu'il réconfortait. Même si ses paroles et ses actes étaient toujours doux, et pleins de tendresse, les félins restaient focalisés sur son regard inquiétant. Il avait essayé, une fois, de se voir. Voir si il était si horrible que ce que les gens démontraient, mais tout ce qu'il avait pu voir au fond d'une flaque, était le reflet sombre et trouble de sa face étrange.
Le sol crissait sous ses maigres pattes jais, il sentait le grive s'introduire entre ses coussinets écorchés. Il grimaça. Les oreilles pointées vers l'avant, il jaugeait instinctivement la distance entre chaque obstacle. Sa vue se troublant par moment, redevenant à peu près claire à d'autres. Il ne percevait presque aucun chant d'oiseau, gratouillis de rongeurs. La forêt était depuis quelques temps, devenue silencieuse. Les proies se cachaient, par peur du froid et de la maladie. C'est comme si toute la vallée était devenue néant et angoisse. Nuage Blanc savait que les morts étaient nombreux dans tous les Clans, d'ailleurs, la présence des corbeaux au dessus des terres des trois clans prouvait ses propos. Il se demandait tout de même comment s'en sortait ses confrères, si ils arrivaient à tout gérer, à sauver des vies. Son échine se dressa lorsqu'il repense au chaton mort trois jours plus tôt. Il étouffa un grondement sourd, avant de balayer cette pensée de son esprit. Telle était la loi de la Nature. Le Clan des Étoiles devait sûrement punir les Clans pour leurs fautes passées, mais le novice trouvait cela affreux de faire payer de si jeune chaton.
N
uage Blanc se trouvait dorénavant qu'à quelques longueurs de queue de renard de l'entrée de la Grotte des Rêves. L'ambiance était froide, et nullement magique comme il avait pu le percevoir autrefois. Il frissonna de tout son long, et s'engouffra dans l'étroit tunnel humide. Des gouttes perlaient sur les bords des parois rocheuses et venaient s'écraser lourdement au sol, résonnant tel des tambours dans le silence livide de la cavité. À présent, on ne distinguait plus les bruits extérieurs, seules les griffes sorties de notre novice, pour l'empêcher de glisser émettaient un bruit crissant. Lorsque Nuage Blanc déboucha sur le lac souterrain, un vent glacial vint balayer son pelage ébène, le faisant trébucher. L'air glacial lui fouettait violemment le museau, comme si on voulait l'empêcher d'entrer. L'apprenti retint un grondement, avant d'avancer avec difficulté sur la roche coupante. Les esprits des êtres passés, des êtres déchus s'acharnaient sur l'apprenti. La noirceur de la grotte l'agressait, devenant oppressante, devenant envahissante. Il se sentait seul, comme perdu. Mais il ne fallait pas céder, il fallait continuer, pour arriver jusqu'à l'eau claire. L'eau magique, qui lui montrerai les décisions futures. Du moins, il espérait.
Il rampa jusqu'à la source, et se laissa tomber sur le sol de roches. La froideur des pierres lui glaça tout son sang, au plus profond de son être. Le vent sifflait dans ses oreilles, se transformant en mots affreux, en mots ignobles, en mots horribles. Nuage Blanc tremblait de tout son corps avant de se laisser envahir par la violence des vents, et de fermer ses yeux, tout doucement, comme si la vie émanait de lui.
Dernière édition par Nuage Blanc le Lun 9 Fév - 20:15, édité 1 fois
« Corbeau Blanc »
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Sujet: Re: Aux rêves nous irons, sans la vie nous espèrerons - RP Alone [APRES MORT DE COEUR DE CHIMÈRE] Lun 9 Fév - 19:47
Le passé nous offre le futur
RP Privé.
L
es pattes dans le vide, le pelage balayé par la pluie ardente, Nuage Blanc tombait. Il tombait à n'en plus finir, dans une chute interminable, dans une chute sans fin. C'est comme si il était aspiré par un trou noir, comme si sa vie prenait fin. Le souffle court, la gueule entrouverte, le novice cherchait des repères dans ce tunnel infini. Aucune couleur. Aucun bruit. Même ses cris n'aboutissaient pas. De ses yeux coulaient des larmes qui restaient douloureusement accrochées à ses paupières sanglantes. Tout son corps était meurtri par la violence de cette chute sans aboutissement final. Sa tête lui tournait furieusement, tous ses sens étaient en alerte, pourtant, rien ne se passait. Non, rien. Il tombait. Les griffes sorties, le félin agitait désespérant les pattes vers l'avant, dans l'espoir de pouvoir attraper quelque chose qui l'empêcherait de tomber, en vain. Soudain dans ses oreilles, un murmure lui parvint, comme un refrain, comme une mélodie, sans fin. Il n'arrivait pas à discerner ce qui était dit, et qui le disait. Il entreprit de fermer les yeux, et de se concentrer sur ses paroles. C'était des sons, tout d'abord incompréhensibles, puis, il eu une impression furieuse qu'il s'en rapprochait.
« La fin. La fin. La fin. La fin. La fin. La fin. La fin. La fin. La fin... »
Ses mots firent frissonner son esprit, il senti son sang cogner violemment sur le bout de ses oreilles. Des images se bousculèrent dans sa tête. Des reines portant désespéramment leur chaton dans la gueule fuyaient à travers un champ écarlate. Des corps meurtris, au sol, se repliaient sur eux-mêmes avant de devenir cendres et s'envoler dans les airs. Seuls les chats les plus puissants bondissaient encore sur les quelques apprentis qui restaient et leur arrachèrent à coups de crocs et de griffes la vie. Les gémissements suppliants de ceux-ci n'y faisaient rien, tous semblaient envahi par cette haine, cette peur des autres. Une paranoïa entre les Clans, entre les chats, entre les frères. Tous leurs élans étaient portés par cette même peur, qui les suivaient par un mince filet verdâtre, comme une reine porte sa traîne, comme un prisonnier porte son boulet. On pouvait distinguer, un peu plus haut, les chefs des trois clans, qui n'étaient plus ceux qu'ils furent, allongés sur les flancs, la respiration courte et le regard vague. Ils perdaient leurs vies, une par une. L'agonie se voyait sur leur corps tendus, parfois même ceux-ci étaient pris de spasmes, et personne autour n'y faisait rien. Soudain des corbeaux apparurent, tel un voile noir sur le ciel sanglant. Comme si, ils tiraient le voile de la veuve endeuillée, comme si, ils tiraient un trait sur tout cette souffrance. Ils semblaient emporter avec eux le passé douloureux..
D
es picotements parcoururent le corps du novice, puis des caresses. Sous son corps, un lit de mousse et des fleurs qui embaumaient l'air ambiant. Il ne tombait plus. Il n'avait plus mal. Nul part. Une douce mélodie, celle d'un ronronnement lui parvint, et le goût lacté vint lui chatouiller les papilles. Comme par instinct, il se mit à ronronner doucement, apaisé. Tous ses muscles se détendirent, ses griffes se rétractèrent. Ou était-il ? D’où venait-il ? Nuage Blanc n'en avait pas la moindre idée, tout ce qu'il savait, c'est qu'il avait fait un long cauchemar. Ou alors, peut-être était-ce un rêve ? Ou bien rêvait-t'il encore ? Il n'avait ni la force, ni l'envie d'ouvrir ses yeux qu'il sentaient devenir secs par les larmes précédentes. Il les cligna par deux fois, et ne distingua rien. Sa vue s'était brouillée. Il distinguait seulement des formes flous et arrondies, comme le ventre tendre de sa mère, ainsi que des couleurs pâles et chatoyantes. Tout semblait lumière et poésie. À sa droite, un battement d'ailes légères, suivi d'un léger gazouillement. Il reconnu le chant léger d'une mésange. Cela faisait longtemps qu'il n'en avait plus vu. Il faut dire que le printemps dernier lui paraissait loin, tout comme sa dernière cueillette d'ailleurs.
C'est alors qu'il senti un corps le frôler. Il sursauta, nerveusement. Il aurait voulu pouvoir détourner sa tête, mais cela lui était impossible, il était comme bloqué dans cette position inférieure. Sa respiration s’accéléra, par peur. L'angoisse prit soudain place dans la tête du jeune matou. Qui était-ce ? Il agita ses oreilles, et entrouvrit sa bouche, mais aucun son ne pu en sortir. À la place, ce fut une douce voix mélodieuse qui prit la parole :
« Ne t'inquiète pas, mon petit, tu ne risques rien. »
Nuage Blanc s'agita encore plus, il faut dire, que généralement, lorsqu'un félin inconnu vous dit ceci, c'est plutôt l'annonce d'une mauvaise chose. De plus, en ce moment, de nombreuses mauvaises choses lui étaient arrivées. Il se méfiait donc de tout, et de tout le monde.
La voix repris, mielleusement :
« Fais-moi confiance, je te le promets, tu ne risques rien. Mais maintenant, il faut que tu me suives. »
Doucement, Nuage Blanc pu enfin se lever. Il se tourna alors, vers la voix qui l'appelait, et entama une marche lente et difficile.
Dernière édition par Nuage Blanc le Lun 9 Fév - 20:48, édité 1 fois
« Corbeau Blanc »
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